Denis
Tillinac
se
veut
et
se
vit
«
réac
»
au
sens
plein
du
terme
:
en
réaction
contre
les
tendances
lourdes
de
son
époque.
S'il
a
soutenu
des
politiques,
notamment
son
ami
Chirac,
il
n'a
jamais
appartenu
à
un
parti
et
jamais
renoncé
à
son
indépendance.
Comme
le
«
mécontemporain
»
de
Finkielkraut,
il
se
sent
totalement
en
exil
dans
le
monde
contemporain.
Il
le
juge
trop
mercantile,
trop
mécanique,
trop
inélégant,
trop
harcelant,
trop
immanent.
C'est
un
«
réac
»
métaphysique
et
esthétique
qui
fait
l'apologie
de
l'harmonie,
de
la
lenteur,
du
détachement,
de
l'intériorité,
du
jardin
secret,
de
l'ironie,
du
regret,
de
l'altitude.
Son
livre
explicite
une
sensibilité
toute
en
nuances
et
fait
un
sort
au
sens
communément
admis
du
mot
«
réac
».
Il
peut
être
rétro,
passéiste,
esthète,
élitiste,il
ne
se
polarise
pas
sur
un
«
retour
»
politique
ou
autre.
Il
démystifie
la
«
modernité
»
et
son
couple
branché-ringard
au
bénéfice
d'un
système
de
valeurs
moins
évanescent,
moins
éphémère.
Nostalgique
d'un
royaume
dont
il
se
sent
dépossédé,
il
habite
son
jardin
secret,
une
thébaïde
où
se
côtoient
joyeusement
Ophélie
et
Baudelaire,
Saint-Benoît
Labre
et
d'Artagnan,
Chateaubriand,
Fra
Angelico
et
Van
Gogh,
Tintin,
le
roi
Pelé,
les
frères
Boniface,
Jane
Austen,
Lampedusa
et
tant
d'autres
créateurs.
Ce
livre
séduira
les
insoumis,
les
désenchantés
et
les
assoiffés
d'idéal
de
toutes
tendances
et
de
tous
les
âges.
Il
est
peut-être
politique,
mais
au
sens
noble
du
terme
car
il
ne
propose
pas
moins qu'une attitude intellectuelle, morale et existentielle.